8 novembre 2008
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Pourquoi commémorer, 90 ans après, la signature de l'armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale?
« Devoir de mémoire » bien sûr mais quelle mémoire? Le propre de la mémoire est d'être sélective et changeante. De nos jours, la Grande Guerre connait un regain d'intérêt et chacun est invité à l'empathie à l'égard du sort des poilus. L'exposition « Poilus, pas morts » visible salle Dollinger jusque fin novembre en témoigne.
Les poilus ne sont pas partis « la fleur au fusil » mais ces soldats adhéraient à une culture de guerre caractérisée par le patriotisme et la haine de l'ennemi entretenus par la troisième République depuis la défaite de 1870. Pourtant, l'héritage de 14-18 est le pacifisme. Ce transfert est intéressant. Ainsi, en 1998, le premier ministre Lionel Jospin demande à ce que la mémoire des mutins de 1917 soit réintégrée dans la mémoire collective nationale. L'erreur historique serait de les assimiler de façon automatique à des pacifistes. En effet, ces mutineries de 1917 qui ont secouées l'armée française condamnaient bien davantage la façon de faire la guerre que la guerre elle-même.
Ce petit article n'a pas la prétention de défendre la thèse de telle ou telle école historique car la « guerre des tranchées » se joue aujourd'hui entre les historiens. Seulement, il est important de souligner que la façon dont nous célébrons tel ou tel événement est significative de nos préoccupations actuelles et pas forcément des réalités de l'époque.
Notre société consomme de la victime et verse facilement dans les horreurs de la guerre pour faire pleurer dans les chaumières .
Notre mémoire collective est victimisante et s'inscrit dans la logique de la repentance. En prendre conscience permet de ne pas célébrer l'évènement les yeux fermés comme on annônerait un discours sans en comprendre le sens.
Rendez-vous ce mardi 11 novembre à 10h30 pour la messe solennelle célébrée à st Urse à l'issue de laquelle aura lieu la commémoration au Monument aux Morts.
Des canons allemands sont traînés, le 11 novembre 1918, sur la place de l'Opéra et les boulevards, au milieu des farandoles. Source : L'Illustration - l'album de la guerre 1914-1919
« Devoir de mémoire » bien sûr mais quelle mémoire? Le propre de la mémoire est d'être sélective et changeante. De nos jours, la Grande Guerre connait un regain d'intérêt et chacun est invité à l'empathie à l'égard du sort des poilus. L'exposition « Poilus, pas morts » visible salle Dollinger jusque fin novembre en témoigne.
Les poilus ne sont pas partis « la fleur au fusil » mais ces soldats adhéraient à une culture de guerre caractérisée par le patriotisme et la haine de l'ennemi entretenus par la troisième République depuis la défaite de 1870. Pourtant, l'héritage de 14-18 est le pacifisme. Ce transfert est intéressant. Ainsi, en 1998, le premier ministre Lionel Jospin demande à ce que la mémoire des mutins de 1917 soit réintégrée dans la mémoire collective nationale. L'erreur historique serait de les assimiler de façon automatique à des pacifistes. En effet, ces mutineries de 1917 qui ont secouées l'armée française condamnaient bien davantage la façon de faire la guerre que la guerre elle-même.
Ce petit article n'a pas la prétention de défendre la thèse de telle ou telle école historique car la « guerre des tranchées » se joue aujourd'hui entre les historiens. Seulement, il est important de souligner que la façon dont nous célébrons tel ou tel événement est significative de nos préoccupations actuelles et pas forcément des réalités de l'époque.
Notre société consomme de la victime et verse facilement dans les horreurs de la guerre pour faire pleurer dans les chaumières .
Notre mémoire collective est victimisante et s'inscrit dans la logique de la repentance. En prendre conscience permet de ne pas célébrer l'évènement les yeux fermés comme on annônerait un discours sans en comprendre le sens.
Rendez-vous ce mardi 11 novembre à 10h30 pour la messe solennelle célébrée à st Urse à l'issue de laquelle aura lieu la commémoration au Monument aux Morts.
Des canons allemands sont traînés, le 11 novembre 1918, sur la place de l'Opéra et les boulevards, au milieu des farandoles. Source : L'Illustration - l'album de la guerre 1914-1919